samedi 30 novembre 2013

Lorenzaccio : LE THEATRE ROMANTIQUE

A propos de Lorenzaccio :

Le théâtre romantique

par Sophie BEAUCHAMP et Ludivine DHOTE (TL)

 
Le drame romantique, ou théâtre romantique, est un courant théâtral né au début du 19éme siècle en opposition aux principes de la tragédie classique. Il succède au théâtre classique et adopte une codification nouvelle. C'est Victor Hugo dans la préface de Cromwell (pièce de théâtre écrite en 1827) qui définit les règles du théâtre romantique. Le théâtre romantique est un mélange des genres ( tragique et pathétique avec du comique ou burlesque), c'est un théâtre qui rejette les règles des trois unités ( unité de temps, de lieu, unité d'action ) et les règles de bienséances ( respect de la vraisemblance, de la morale, pas de violence, pas de scène d'intimité physique, pas de mort ) qui caractérisent le théâtre classique, dans le but de reproduire la vie réelle. Le théatre romantique conserve l'écriture en vers et exprime la liberté créatrice tout en mettant en scène le quotidien bourgeois. Hugo annonce un théâtre qui multiplie les genres, les personnages et les registres, un théâtre libre et qui d'ailleurs le rendra célèbre avec son drame plus connu, Hernani. Cependant, Hugo est confronté à bien des difficultés matérielles et humaines quant à la réalisation de ses pièces. Aussi plus tard et avec l'appui d'Alexandre Dumas il créera un théâtre consacré aux drames romantiques, le "Théâtre de la Renaissance " .
 
La Bataille d'Hernani
 
Les auteurs romantiques s'inspirent beaucoup du théâtre élisabéthain, et notamment Shakespeare, dramaturge anglais du XVIIème siècle. En 1822, une troupe anglaise menée par Kean, le plus grand acteur anglais de l'époque, vient représenter des œuvres de Shakespeare au théâtre de l'Odéon à Paris. Pour les jeunes romantiques, c'est une révélation, touchés par l'extrême liberté de Shakespeare, dans les thèmes, les registres ou le style. Le dramaturge anglais mêle le grotesque et le sublime, alterner les vers et la prose, et utilise plus d'un seul lieu, menant ses personnages d'une ville à une autre. Aussi, l'action se déroule sur plusieurs semaines et la mort est omniprésente sur scène : empoisonnements, suicides, duels à l'épée...

Hamlet de Shakespeare, vu par Delacroix

L'exemple d'Hernani
En 1830, Hernani, drame romantique écrit par Victor Hugo, provoquera la "bataille d'Hernani" où s'affronteront les défenseurs des règles et de la tradition du théâtre classique et la nouvelle génération qui veut se libérer des contraintes stylistiques de leurs prédécesseurs, en raison de son thème, de son style, et de sa composition. Téophile Gautier, Alfred de Musset, ou Alfred de Vigny défendront ce nouveau genre.
 
 
Gravure pour une scène d'Hernani

Hernani, aussi appelé l'Honneur castillan est représentée pour la première fois à la Comédie-Française, le 25 février 1830, et publiée la même année. L'action principale se situe en Espagne en 1519 (de février à août) où Hernani et Juan Carlos se battent pour l'amour de Dona Sol. Le roi renonce à sa bien-aimée au profit de son rival, que l'on apprend être en fait Jean d'Aragon. Mais ce dernier avait offert sa vie à l'oncle de Dona Sol, Don Ruy Gomez, qui décide de la lui prendre le soir des noces du jeune couple. Dona Sol décide de suivre.
Hernani ne respecte pas les règles du théâtre classique. Elle ne respecte pas l'unité de lieu, la scène se passe à Saragosse, puis dans les montagnes d'Aragon, puis à Aix-la-Chapelle. Elle ne respecte pas l'unité de temps car le drame s'étale sur plusieurs mois. L'action est complexe, intrigue sentiments et intrigue politique, et la vraisemblance est négligée. Victor Hugo à également écrit Cromwell ou Ruy Blas qui s'inscrivent dans la même veine.
Le cas Musset 
Alfred de Musset est également un des symboles de la période romantique, poète et dramaturge français, il a renoncé au théâtre à cause de l'échec qu'il a connu avec Les Nuits vénitiennes. Il finit par recommencer à en écrire de nouveau, mais seulement dans le but d'être lue, et non représentées sur scène. La pièce Lorenzaccio est écrite suite à sa liaison houleuse avec George Sand et se déroule à Florence en 1537, dans la grande lignée des drames historiques.
Plus tard, il sera également l'auteur de On ne badine pas avec l'amour, une pièce de théâtre en trois actes qui a été publiée pour la première fois en 1834 et représentée en 1861 à la comédie-Française. Musset écrit cette pièce à 24 ans en choisissant le genre dramatique basé sur une intrigue sentimentale. C'est une pièce qui raconte l'histoire d'une jeune fille, Camille et de son cousin Perdican, qui se retrouvent après 10 ans et se cachent leur sentiment de différentes manières et avec des conséquences funestes. Les personnages de cette pièce ont de nombreux points communs avec Musset et Sand. L'exaltation du sentiment amoureux mêlée à la perception du tragique de la vie inscrit cette oeuvre parmi les plus marquantes du romantisme.

 

lundi 18 novembre 2013

Lettres Persanes de Montesquieu : quatre lettres choisies autour du voyage

LETTRES PERSANES de MONTESQUIEU

Quatre lettres choisies autour du voyage

par Doriane Michalak (1S2)



Les lettres I, VI, XXIV et CXLVII peuvent être rassemblées, car elles développent le même sujet : le voyage d'Usbek et Rica : leur itinéraire, leurs sentiments et les conséquences de ce voyage.

 


         Tout d'abord, dans la lettre première, Usbek annonce son départ avec Rica à son ami Rustan. Il lui donne le nom de la ville où il va séjourner quelques temps, « Erzeron ». Il veut prouver que c'est « un ami fidèle », « en quelque lieu du monde » qu’il se trouve.

 

         Ensuite, dans la lettre VI, il s'agit toujours d'Usbek qui communique maintenant avec son ami Nessir. Il lui conte son voyage qui a duré « douze jours ». Il est maintenant à Erzeron. Il exprime des sentiments de tristesse et de douleur suite à son départ de Perse, mais aussi du fait de quitter son sérail et ses femmes. Il a peur : « Quelles tristes nouvelles peuvent m'en venir... ? ». Dans cette lettre, Usbek exprime donc ses sentiments à la suite de son départ et son inquiétude pour la suite de son périple.

 

         Dans la lettre XXIV, Rica s'adresse à Ibben afin de lui raconter ce qu'il a pu voir ou savoir sur la ville où elle est actuellement : Paris. Des maisons « si hautes », au « Roi de France » qui « n'a qu'à leur mettre dans la tête qu'un morceau de papier est de l'argent », au « Pape », Rica aborde tous les sujets et notamment politiques et sociaux : elle critique la France (surtout Paris) en ne décrivant que ses défauts.

 

         Dans la dernière lettre choisie, la CXLVII, le Grand Eunuque noir s'adresse à Usbek pour lui faire part du désordre dans le sérail : « tes femmes se sont imaginé que ton départ leur laissait une impunité entière » et surtout « Zachi couchée avec une de ses esclaves ». L'Eunuque montre à Usbek qu'il doit revenir au plus vite s'il veut garder ses femmes. Montesquieu finira son roman sur le même fil directeur : une grande conséquence du voyage d'Usbek.

 

         Ces quatre lettres racontent donc le voyage d'Usbek et Rica, l'élément le plus important du roman puisque toutes les relations épistolaires du roman ou presque ont un lien (implicite ou explicite) avec ce voyage qu'entreprennent ces seigneurs persans que sont Rica et Usbek.

lundi 30 septembre 2013

à propos de

Lolita

de Vladimir Nabokov

par Manon Thuillier (TL)




Lolita est un roman écrit en Anglais par l'écrivain Russe Vladimir Nabokov, publié en septembre 1955 à Paris. 
 
Ce roman raconte l'histoire de Humbert Humbert, professeur de lettres. Le livre se présente comme une longue confession écrit par lui-même lors des jours qui précédent son procès. Il nous raconte alors son arrivée en Nouvelle-Angleterre, chez Charlotte Haze, plus particulièrement chez Dolores, sa fille. Celle-ci a 12ans, et elle est surnommée « Lolita. »

« Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette.
Elle était Lola en pantalon.
Elle était Dolly à l'école.
Elle était Dolores sur les pointillés.
Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. »

Lolita devient alors la muse du professeur âgé de 37ans. Cet amour engendre des péripéties douloureuses pour nos deux personnages principaux ainsi que pour leur entourage. Comment gérer un amour si dérangeant aux yeux du monde ?


J'ai trouvé dans Lolita, non pas un livre qui laisserait croire à l'attirance malsaine d'un homme mûr envers une jeune fille encore pure, mais une écriture qui laisserait presque croire à un épisode de vie vécu par Nabokov, tant ses mots pour décrire Lolita et l'amour qu'il lui porte sont exprimés avec force. Il utilise ce genre de mots qui n'ont été crées que pour décrire un amour sans limites. Le premier paragraphe résumerait l’œuvre en elle-même s'il le fallait : 

« Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-li-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Li.Ta. ». 

Après avoir lu ce livre, un sentiment de tendresse et une amer tristesse sont montés en moi. Un livre qui apporte beaucoup et qui laisse derrière lui un doux frisson.

Après voir vu le film Lolita réalisé par Adrian Lyne, cette impression fut totalement anéantie. En effet, ce film n'a rien à voir avec le récit.  A sa vue, j'ai ressenti  tout ce sentiment malsain que je n'avais pas perçu avant. Malgré un grand nombre de scènes supprimées, celles que j'avais pourtant lu avec un léger sourire attendri par le sentiment amoureux, m'ont mises mal à l'aise. La représentation est pour moi beaucoup trop accentuée sur cette vision critique du monde extérieur, et pas assez sur celle vu par Humbert Humbert.

vendredi 27 septembre 2013

LORENZACCIO : biographie de Musset

Lorenzaccio :

Biographie de Musset

par François Cuménal, Manon Thuillier et Lucie Trussardi (TL)



ENFANCE :
 
Alfred de Musset nom de naissance Louis Charles Alfred De Musset-Pathay
- né le 11 décembre 1810 a Saint Denis meurt le 2mai 1857 (46ans)
- mouvement romantique 
- il appartient a une famille aristocratique :
-son père : Victor-Donatien de Musset-Pathay
-sa mère : Edmée-Claudette-Christine Guyot-des-Herbier
- quatre frère et sœur.

Son grand-père était poète et son père spécialiste de Rousseau. Il passait ses vacances chez son parrain.
La vue qu'il avait depuis sa chambre lui a inspiré "Ballade à la Lune" et deux pièces de théâtre : On ne badine pas avec l'amour et Margot.
En octobre 1819 il s’inscrit au
collège alors qu’il n’a pas encore 9 ans. En 1827 il obtient le deuxième prix de dissertation latine. Après le bac il fait des études de médecines, de peintures, de droit, qu’il abandonne jusqu’en 1829 : il s’intéresse surtout à la littérature. Le 31 août 1828 paraît à Dijon, dans "Le Provincial", le journal d'Aloysius Bertrand, Un rêve, ballade signée « ADM ». La même année, il publie L'Anglais mangeur d'opium, version française de Confessions of an English Opium Eater, de Thomas de Quincey (traduction peu fidèle cependant) - ce qui prouve bien l'orientation que prennent ses goûts vers la déviance et la marginalité.


Caricature de Musset

JEUNESSE :
 
Grâce a ses fréquentation - surtout a Paul Foucher qui est le beau-fr
ère de Victor Hugo - il fréquente dès l’age de 17 ans le "Cénacle" (réunions privées qui permet d’échanger les idées des artistes et des jeunes écrivains romantique) et aussi le salon de Charles Nordier, "L'Arsenal". Il deviendra ami avec Sainte-Beuve et Vigny, mais il ne veut pas aduler Victor Hugo qui est dit « le maitre » - symptôme d'un refus de l'autorité et de son rejet des modèles. Il se moquera des promenades nocturnes du cénacle et commencera alors une vie de dandy débauché. Il sortira sa première pièce de théâtre en décembre 1830 : Les nuits vénitiennes sera un échec qui le fera renoncer au théâtre. La pièce a été stoppée au bout de deux représentations (notamment à cause de la mise en scène : la comédienne principale tache sa robe à cause de la peinture des décors qui n’était pas sèche). Il va publier des œuvres dans "La Revue des deux mondes" et finira par les regrouper en volumes appelés Un spectacle dans un fauteuil. De la même façon il publie À quoi rêvent les jeunes filles ? en 1832, puis Les Caprices de Marianne en 1833. Après sa liaison houleuse avec Georges Sand  il publie en 1834 son chef d’œuvre, Lorenzaccio, un drame romantique. La même année il publie Fantasio et On ne badine pas avec l’amour. Dans le même temps il publie des poèmes comme "la Nuit de mai" et "la Nuit de décembre", puis "La Nuit d’août" 1837. Dans l'intervalle, il a écrit un roman autobiographique La confession d’un enfant du siècle en 1836. En 1829, il avait publié son premier recueil de poésie, Contes d’Espagne et d’Italie. Dans les année 1830, sa notoriété littéraire est accompagnée d'une réputation sulfureuse de dandy débauché.
Mais le 8 avril 1832, alors qu’il a 22 ans, le père d’Alfred de Musset meurt : il est
très touché par cette mort car il était très proche de son père. L’événement va lancer Musset dans sa carrière en retentant sa chance au théâtre après un éloignement de 17 ans. Ce sera un succès grâce à Un Caprice.




Portrait de Georges Sand par Musset


SES AMOURS ET DERNIERES ANNEES :


Musset refuse la scène, mais cela ne signifie pas pour autant que son amour pour le théâtre n'est pas présent ! Il décide donc de publier quelques pièces dans « La Revue des Deux Mondes » (revue mensuelle française, une des plus anciennes publications périodiques en France). Après quelques temps il regroupe ces textes en volume sous le nom de « Un Spectacle dans un Fauteuil ». Nous pouvons dors et déjà trouver dans ce recueil la douloureuse morbidité liant débauche et pureté de Musset. En novembre 1833, il part en Italie avec George Sand et c'est ce voyage qui lui inspire Lorenzaccio, qu'il écrit en 1834 et qui est considérée comme le chef d’œuvre du drame romantique. George Sand est victime de dysenterie et Musset se met à fréquenter jeunes et vieilles femmes de mauvaises familles. Lorsqu'elle guérit, c'est Musset qui tombe malade à son tour, et George Sand devient la maîtresse de son médecin. 
C'est en rentrant de son voyage qu'il publie la deuxième partie du « Spectacle dans un Fauteuil. ». Il a écrit aussi des nouvelles en proses et « La Confession d'un enfant du siècle », une autobiographie qu'il dédie à George Sand, à peine déguisée et dans laquelle il raconte les souffrances qu'il a subi. De 1835 à 1837 il compose un chef d’œuvre lyrique : « Les Nuits ». Quatre poèmes qui évoquent à la fois souffrance, douleur, amour, et inspiration. Sa séparation définitive avec George Sand a lieu en mars 1835. Il tombe amoureux de Caroline Jaubert qu'il nomme « La petite fée blonde ». Leur liaison dure 3 semaine, il en fera sa « marraine » et sa confidente durant 22 années. En 1837 il rencontre chez elle Aimée-Irène d'Alton, sa cousine, avec qui une relation heureuse et durable s'installe. Elle propose alors un mariage, mais Musset l'abandonne pour Pauline Garcia, qui le quitte à son tour pour son frère Paul. Il rencontre en 1839 Rachel, avec qui une brève liaison eut lieu en juin. En 1842, c'est la princesse Christine qui l'inspire de façon malheureuse. De 1848 à 1850, Louise-Rosalie Ross et lui se fréquentent. C'est elle qui fait enfin découvrir au monde le théâtre de Musset en jouant une de ses pièces au Théâtre-Français en 1847. La Presse qualifie sa pièce Un Caprice : « tout bonnement de grand événement littéraire. ». Et c'est en 1852 que la maîtresse de Flaubert entame une liaison avec Musset.

Il est nommé bibliothécaire du ministère de l'intérieur en 1838 par le duc d'Orléans qui meurt quelques années plus tard. Après la Révolution, ses nouveaux liens avec la Monarchie de Juillet le font révoqué de ses fonction. Sous le Second Empire il devient alors bibliothécaire du ministère de l'Instruction en 1853. Des crises convulsives, ainsi que des troubles neurologiques insistantes, laissent penser aux médecins à une syphilis de stade tertiaire qu'il aurait attrapé dans un « bordel » à 15 ans. Sa malformation cardiaque, son alcoolisme, et sa débauche, le font mourir le 2 mai 1857. Lamartine, Mérimée, Vigny et Théophile Gautier assistent à ses obsèques malgré sa personnalité oubliée. On ne révéla sa mort à sa mère qu'après son enterrement.

George Sand publie Elle et Lui en 1859, roman épistolaire et à la fois autobiographique, révèle son héautoscopie. Trouvant son frère attaqué, Paul de Musset réplique six mois plus tard avec Lui et Elle.




Caricature du couple Musset - Sand

SON OEUVRE :


Alfred de Musset est à l'origine de plusieurs chefs d’œuvre du 19ème siècle. Son recueil Contes d'Espagne et d'Italie publié en 1830 alors qu'Alfred de Musset n'a que 19 ans lui offre un succès précoce mais il connaît l'infortune avec ses pièces de théâtre notamment avec la pièce "nuit vénitienne" de 1830 qui fût un échec. Suite à cet échec il décida que ses pièces ne seraient plus écrites pour êtres représentées sur scène mais uniquement pour être lues, fait plutôt rare et presque unique dans la littérature française.
Entre 1832 et 1834 il écrivit des comédies romantiques regroupées dans "un spectacle dans un fauteuil", des comédies écrites donc pour êtres lues.  

En 1833 il rencontre George Sand avec qui il vit une relation orageuse qui se termine en 1835 après plusieurs violentes ruptures du couple. Cet échec sentimental donnera à l’œuvre de Musset la profondeur qu'il lui faisait défaut jusqu'à là.
Fin 1834 il publie le chef d’œuvre Lorenzaccio qui est une pièce dramatique, l'année suivante il publie le Chandelier.

On peut dire d'Alfred de Musset que c'est un dramaturge incompris malgré le succès de certaines de ses œuvres. C'est un auteur original de par son ironie qui équilibre l'expression du mal de vivre dans ses pièces.


 

lundi 16 septembre 2013

LORENZACCIO de Musset : bibliographie à l'usage des TL

LORENZACCIO d'Alfred de Musset

BIBLIOGRAPHIE à l'usage des TL

 



- Oeuvres de Musset qu'il serait intéressant de connaître :
Théâtre
- La Nuit vénitienne (pièce de théâtre en un acte)
- Les Caprices de Marianne
- On ne badine pas avec l'amour
Poésie
-Les Nuits
Roman autobiographique
- Les Confessions d'un enfant du siècle

- A propos de Musset et du romantisme :
- "Alfred de Musset" - numéro spécial de la revue Europe, novembre - décembre 1977
- CHARTON Ariane, Musset (Folio 2010)
- GASTINEL P., Le Romantisme d'Alfred de Musset (Hachette 1933)
- LEBOIS André, Vues sur le théâtre de Musset (Aubanel 1966)
- LEFEBVRE Henri, Alfred de Musset Dramaturge (L'Arche 1955)

- A propos de Musset et de Lorenzaccio : 
- DIMOFF Paul, La Genèse de Lorenzaccio (Société des textes français modernes, 1990)

- A propos du théâtre romantique : 
- HUGO Victor, Préface de Cromwell 
- STENDHAL, Racine et Shakespeare
- NAUGRETTE Florence, Le Théâtre romantique : histoire, écriture, mise en scène (Seuil 2001)

- Articles : 
- Masson B., "Le Masque, le double et la personne dans quelques Comédies et Proverbes", Revue des Sciences humaines, octobre - décembre 1952

lundi 9 septembre 2013

Analyse des AMBASSADEURS d'Hoblein Le Jeune par Camille Blervacq


Les Ambassadeurs, tableau peint par Hoblein le Jeune en 1533, constitue au premier abord le double portrait d'un ambassadeur, à gauche, et d'un évêque, à droite. Mais si l'on s'intéresse plus attentivement à cette œuvre, on peut remarquer plusieurs détails qui enrichissent ce portait.


Commençons par les quelques livres visibles sur l'étagère à laquelle sont adossés les deux personnages. Ils sont l'emblème du savoir, et le fait que certains soient ouverts montrent bien l'utilisation qui en est faite. A cela on peut ajouter les divers instruments de géométrie et de mathématique, mais aussi le globe terrestre qui symbolise la connaissance du monde, son exploration, notamment la découverte récente de l'Amérique. On perçoit également sur le dessus du meuble des objets propres à l'astronomie, symbolisant l'intérêt porté à l' "exploration" du ciel. Si les deux personnages s'accoudent à l'étagère, c'est qu'ils sont littéralement soutenus par ces connaissances qui font d'eux de véritables êtres humains.



Les détails plus subtiles sont incontestablement la corde cassée de l'instrument de musique sur le meuble en bas, représentation de la discorde, et le crucifix à peine visible en haut à gauche, à moitié dissimulé derrière la tenture, dénonçant tous deux les conflits religieux qui déchirent l'Europe de cette période.


On peut aussi se questionner sur la présence de l'étrange forme sur le sol qui, regardée sous un autre angle, se révèle être un crâne humain. Il s'agit d'une anamorphose nous rappelant que nous sommes tous de passage et que, tous autant que nous sommes, nous ne pourrons échapper à la mort, contrairement au savoir qui, lui, se transmet de générations en générations par l'intermédiaire des livres, par exemple. Mais cette menace n'est pas malveillante, elle doit au contraire s'appréhender avec sérénité pour pouvoir vivre le moment présent dans le bonheur, et non dans la peur du trépas. A travers cette métaphore de la mort, on peut apparenter cette œuvre à une Vanité et au fameux précepte latin "memento mori", c'est à dire "souviens-toi que tu vas mourir".

Analyse de La Chute d'Icare de Bruegel l'Ancien par Coralyne Fallet, Augustine Midavaine, Océane Desse, Camille Blervacq et Yolène Her


Dédale et son fils Icare, retenus prisonniers dans le labyrinthe du roi Minos en Crète, tentèrent de s'échapper en confectionnant des ailes à l'aide de cire et de plumes. Dédaignant les conseils de son père, grisé par sa toute nouvelle capacité, Icare vola trop près du soleil. Son imprudence provoqua la fonte des ailes, sa chute et sa noyade dans la mer.



C'est cet épisode de la mythologie grecque que représente le tableau La Chute d'Icare de Bruegel l'Ancien. Ce peintre appartient au mouvement culturel qui se nomme l'Humanisme. L’Humanisme consiste à mettre l'homme au centre de toutes les préoccupations et favoriser le progrès et l'évolution de l'esprit humain.
Dans cette représentation du mythe d'Icare, on distingue de nombreuses oppositions. Pour le constater plus aisément, il suffit de partager le tableau en deux parties. La ligne de démarcation apparaît en suivant la rive. La mer et le ciel se trouvent ainsi en opposition avec la terre. Les deux premiers éléments renvoient à l'univers qui reste majoritairement inconnu à l'époque, objet de fantasmes et de mythes, qui n'a pas encore livré tous ses mystères, tandis que le continent symbolise l'univers concret, le réel, ce qui nous est familier.
Malgré le titre du tableau, ce n'est pas Icare que Bruegel a voulu mettre en évidence, et on ne remarque le personnage qu'après une longue observation : il se situe au second plan dans la mer et on ne distingue que l'une de ses jambes hors de l'eau. Il est en train de se noyer, la chute a déjà eu lieu. Il représente l'image du mythe, de l'imaginaire.


Lorsque l'on est devant le tableau, le regard est surtout attiré vers l'homme au premier plan, l'agriculteur qui travaille la terre. A l'inverse d'Icare, il représente le réel, ce qui est concret. Les deux personnages s'opposent de par leur place dans le tableau et de par leur environnement : l'homme s'oppose au mythe.
Au bord de l'eau on distingue aussi un berger qui lève les yeux au ciel, tandis que l'agriculteur a le regard rivé sur le sol qu'il laboure : les deux aspirations de l'Homme sont ainsi révélées : d'une part la recherche de l'Idéal incarnée par le berger, d'autre part l'appartenance aux réalités matérielles pour le paysan. Les deux regards se croisent sur la ligne de démarcation qu'on a évoquée plus tôt, dynamisant le jeu des oppositions. Celui-ci est d'ailleurs renforcé par le fort contraste de couleurs avec un premier plan terrestre plutôt sombre et un second plan très clair, surplombé par un soleil rayonnant.



Dans cette œuvre, Bruegel oppose donc de manière subtile l'Homme et la réalité du monde auquel il appartient aux mythes et leurs personnages imaginaires. L'individu est mis en avant au détriment des fantasmes mythologiques, mais une part de lui-même est encore tournée vers la séduction de l'ailleurs. Les bateaux qui s'éloignent vers l'horizon montrent cela et rappelle le désir d'exploration inhérent au 16ème siècle.